À l’occasion d’un entretien rare, Lino Ventura, icône du cinéma français, a révélé, à 67 ans, les cinq artistes qu’il ne pouvait pas voir en peinture. Dans un échange captivant avec un jeune journaliste italien, le géant du septième art a partagé ses réticences vis-à-vis de certains noms emblématiques de l’industrie, laissant entrevoir des tensions palpables et des désaccords artistiques.
Ventura, connu pour son regard d’acier et sa présence minérale à l’écran, a toujours défendu des principes de loyauté et d’intégrité. Au fil des ans, il a croisé des figures telles que Jean-Paul Belmondo, Michel Audiard, Jean-Pierre Melville, Brigitte Bardot et un producteur anonyme, chacun représentant un aspect de ce qu’il rejetait dans le monde du cinéma.
Avec Belmondo, c’était une question de style : l’insouciance de l’acteur contrastait avec la rigueur de Ventura, qui ne pouvait tolérer le flou. Quant à Audiard, son humour et sa verve ne trouvaient pas grâce aux yeux de Ventura, qui préférait des dialogues sincères. Melville, avec son approche obsessionnelle, ne pouvait pas s’accorder avec l’humanité brute que Ventura voulait incarner. Bardot, quant à elle, était perçue comme une distraction, un orage médiatique qui dénaturait l’art selon Ventura. Enfin, un producteur, symbole d’opportunisme, a franchi une ligne que Ventura ne pouvait ignorer, le poussant à se retirer d’un projet en toute discrétion.
Ces révélations, bien que teintées de respect, soulignent la profondeur des convictions de Ventura. Dans un monde où l’apparence et le spectacle dominent, il a choisi de s’éloigner de ceux qui compromettaient son éthique. Sa voix, bien que rare, résonne comme un appel à l’intégrité dans le cinéma. Dans le silence qui a suivi sa retraite, Ventura a laissé une leçon précieuse : le véritable art repose sur la loyauté à soi-même et aux valeurs que l’on défend.